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Monday, 28 December 2015

~Dos à la nuit

(4/12/15 - freestyle exercise)

    Eslin se redresse. Les larges pans rouge, beige et chocolat de son manteau luxueux glissent et claquent dans le vent. Entre ses mèches bouclées agitées comme d'une aura propre, son regard était plus perçant que jamais. Comme d'habitude, elle détourne les yeux presque aussitôt, mais suffisamment lentement pour que je me sente tout de même troublé. Par sagesse ou par idiotie, j'opte pour le silence. Le croassement aigu affreux des grosses mouettes grises vint le combler piètrement. On n'entendait plus rien du coté du Roc mais le bon aubergiste donnait de la lyre dans son arrière cuisine. J'inspirai et retint de justesse un soupir.
    Elle reporte son attention sur moi sans vraiment parvenir à fixer son regard. Regard gris égaré sur ciel bleu si froid. Les derniers rayons du soleil seuls paraient sa coiffure défaite de fils d'un beige étincelant.
    "En vérité mon père, je pense que l'intelligence n'est pas en option. Elle est plus nécessaire que l'eau pour la fleur."

(prompt:
"La foi est toujours, selon le mot du père Cardonnel une protestation, une insurrection.
Je ne veux pas, disait JC, Eslin, me laisser entrainer ni en moi, ni à propos des autres, par les forces nocturnes qui découragent de tenter tout autre pas... Je crois que nous avons tous besoin d'être aimés pour croître et grandir ; que l'amitié et l'intelligence nous sont plus nécessaires que l'eau pour la fleur et le pain pour l'enfant.")

Sunday, 30 August 2015

[French] EVE Online Flash-Fan-Fic II

et maintenant... la photo de nos deux protagonistes :

Lady Asa Kavees - Pilot License no 94222522
Jan Torvald - Pilot License no 95825851











***
Lady Asa Kavees écrasait méthodiquement les feuilles de thé au fond de sa tasse en céramique. Elle était préoccupée. Jan Torvald était un poulain prometteur, mais Lady Kavees ne se faisait pas d'illusion sur sa loyauté. L'arrogante jeune fille lui causerait du tord à la première occasion.
        Elle eut un soupir de lassitude contrastant avec son apparente jeunesse. Elle repêcha les feuilles qui faisaient grise mine au fond de sa tasse.
        Pour se vider l'esprit, elle écarta son plateau à thé et répandit les feuilles sur la table. Puis elle leva théière et fit couler un peu de thé amer sur les débris. Les feuilles malmenées reprirent un peu de volume Lady Kavees les étala du bout des doigts en entonnant une grave mélopée. Cela la détendait toujours de pratiquer un peu.
        Il était regrettable qu'elle aie moins de temps à consacrer à la bonne aventure en ce moment. C'était le prix à payer pour une affaire juteuse.

Une heure plus tard, elle se leva raidement, jeta les feuilles de thé usagées et sortit. Après le calme et la lumière tamisée de son salon, l'éclairage vif et l'animation de la rue l'étourdirent. Elle n'avait même pas encore eu le temps de déployer son auvent, avec la visite de cette peste si tôt...

    "Marcus, dit-elle à l'interface numérique de son échope, si la marquise venait à se présenter en mon absence, fait-lui bon accueil. Malheureusement, le marché aux épices n'attend pas !"

Sans attendre de réponse, elle s'éloigna d'un pas assuré en direction des ascenseurs.
        Cela faisait suffisamment longtemps qu'elle travaillait son allure faussement aristocratique pour que le beau monde n'y voie que du feu dans les galeries supérieures de la station orbitale d'Oris. Une planète que d'aucun appelaient également Amarr VIII, située au centre trépidant de l'empire.

***
à suivre...

Thursday, 27 August 2015

[French] EVE Online Flash-Fan-Fic I

desolee pour les accents... j'espere que ca gene pas trop, je les mettrai dans les suivants.

***
Jan sortit du salon de Lady Kavees avec une absence d'empressement etudiee. L'affaire etait dans la poche, avec son avenir radieux autant que glorieux, elle n'avait plus qu'a entretenir son image et repondre a ses promesses periodiquement. Quelle satisfaction que Mme Kavees, son premier choix, se soit revelee le pigeon ideal !
        La jeune Amarr fronca le nez en appuyant cette pensee. Son plan necessitait une bonne poire, et si elle reussissait la femme s'en sortirai bien elle aussi, voila tout. Elle n'avait rien d'une dame noble de toute maniere, malgre ses manieres travaillees. Pas de raison de se sentir coupable.

Jan etait issue de la haute aristocratie. Ce qu'elle avait toujours juge primordial sur la richesse. Car en dehors de la maison familliale et de ses meubles, sa branche de la dynastie Amarr ne possedait plus rien depuis longtemps.
        Malheureusement, ils n'etaient pas les seuls. Beaucoup, avec le fletrissement progressif de l'empire face aux democraties intersolaires, en etaient venus a s'habituer a une oisivete doree, allant de salon en salon, seulement c'etaient des salons que ne frequentaient que ce genre d'aristocrate dechu. Ils ne pouvaient donc pas compter sur leurs pairs pour les aider a equilibrer la balance.

Son pere, le Marquis et Prefet de l'Empire Lord Brulia, avait investi plusieurs meubles et bijoux --qui commencaient a se faire rares dans la maison-- afin de lui payer la meilleure education possible. Il se trouvait que c'etait egalement la plus redoutable. Combats spaciaux, politique, industrie, manipulation, tout cela nourrissait sa personalite brulante et ambitieuse. Ainsi il etait ecrit que Lady Janne Torva Brulia etait celle qui reconquerirait l'honeur de sa famille.

Pour ce faire, elle venait de se vendre en tant que contracteur aupres de "Lady" Kavees. Elle etait desormais et jusqu'a ce qu'elle ai les moyens de passer a l'etape superieure Miss Jan Torvald, pilote a tout faire. Sa premiere entreprise concernait... le minage d'asteroides. Avec elle dans le role du mineur. Il faudra simplement s’assurer que personne n'entende jamais parler de cette histoire.
        Consciencieusement.

Janne Torva Brulia savait parfaitement ce qu'elle avait a faire pour atteindre ses fins. Et elle n'allait certainement pas reculer de peur de se salir les mains passagerement.

***
a suivre....

Tuesday, 18 August 2015

[QUICK REVIEW] Christopher Priest's The Inverted World: An edited draft rather than a book

This is the (french) edition I read

 

★☆☆☆☆ - Disastrous



Numbers! (gotta love them)

  ♣  370 pages
  ♤  5 parts : 2 long ones (>2/3 of the book), and 3 short ones. Oddly enough, in the last one we follow another character than the one followed in the first 4. Yes, I agree, WTF happened with the cutting up?
  ♥  Also, chapters lenght range between 3 pages (overly short) and 10 pages (which remains short)
  ♢  About 90K words in total

My most definitive opinion

90K seems short for a SF novel, but we've seen shorter and very good, from M. Dick for example. However this one has everything wrong, except for the intriguing concept. It makes for a mystery aura all throughout the book, but that is never dissipated. Except maybe --maybe!-- if you love maths. I personally couldn't visualize what the obscure explanations described. Even when the author is not using maths formulas to describe the world, it is awkward and impenetrable.
        And it's the same for the rest: inelegant. Like a polished first draft. Readable, but a draft. Please, don't read it EXCEPT if you're a mathematician interested in weird universe topology. In that case, it might actually prove itself quite likable.

What did we learn?!

This novel opened my eyes on the major importance of good screenplay, hence planed coincidences. Without it, any story, even with a great concept, looses depth and ends up with flat characters, boring action, and a frustrated reader.
        Today's conclusion: Shit needs to happen. Fast! Why wait? Your reader doesn't want to wait. The best TV show are those in which Murphy's law is best represented --id est when shit happens all the time... Like in M. Selfridge! Gotta love that show.

That's it guys! I hope to see you next time for a review of Jaworski's Winning The War, which is awesome... for now! (hopefully soon enough, as it's over 900 pages)
Cheers!

Tuesday, 30 June 2015

June 29th - English excerpt


R - How did you get this job ?
C - What job ?
- The archeology vamp.
- It's not a job. It's just something I do. (as she remain silent:) They said as I'm here, I could make myself useful. And I saw no reason to say no.
- ...well I think you're the first and only free man I've ever met.
- I don't think I'm so special.
- You don't know humans, Colvert. You don't know what you're talking about --she added, laughing. You know what, I'd never thought I'd say this one day, but that's kinda cute.
And he never thought it was possible, but her smile then warmed his heart more than anything he'd known before. That was before she added:
- Hey, you're still a dick, don't get so high about yourself.
- I'm not getting high about myself.
- ...and stop answering like a fucking automated voicemail.
- ...right.

Saturday, 26 November 2011

Hubert Flotaillon - Episode 1.1 - Motisma


"(...) La Société Mécadruidienne accorde un statut tout particulier aux interactions élémentaires survenant entre ses membres. [...] En premier lieu, "Dsfröwx" est le fait de rechercher un tiers sur sa propre initiative. Ce point revêt une importance toute particulière pour les Mécadruides car mentionné dans l'ultime version de la Liste dite "Noire", la même qui dénonça en -8'362'441 de notre ère [...] les comportements sociétaires dits d'"amoindrissement". [...] En conséquence de quoi il est énoncé dans le Credo : "tout Être ne pourra être en capacité de trouver l'Être qu'il tend à solliciter ; qu'on se le dise ainsi, car il en est désormais de l'ordre de la Société : Celui que tu cherche tu ne trouvera point, et de Celui dont tu ne t'ennuies de l'existence tu viendras à la rencontre". (...)"
extrait de Le Credo à l'usage de tous, interprétation de Mourbouff, dit Le Louf

Le papier d'emballage du sandwich se désintégra dans un jaillissement d'étincelles. Hubert se renfonça dans son fauteuil en sifflotant. Deux rebonds sur le désintégrateur de bord, ça n'arrivait pas si souvent. Loin devant le nez du Mouette-Mouette, un point rose brillant venait d'apparaître. Sans cesser de siffloter, il augmenta le son de la stéréo (Left Hand Suzuki Method, un vieux truc bien sympathique) et observa la géante gazeuse Motisma grandir dans son pare-brise. La musique lancinante ne rendait le spectacle que plus féérique. Un paysage de tourbillons entremêles d'un mauve lumineux ne tarda pas à emplir tout l'espace du pare-brise. Aux endroits ou les perturbations étaient les plus violentes, des nœuds semblaient se former entre les courants. Ces taches de couleur plus vive étaient parcourues par intermitence par la lumière rosée de violents éclairs. Fasciné, notre astronaute en herbe ne pouvait détacher son regard de ce titanesque ballet.
Des vibrations ébranlèrent l'habitacle tandis que le pilote automatique corrigeait la trajectoire d'approche, s'orientant vers le satellite artificiel de l'ambassade Mécadruidienne.

Pour rappel : le prologue du récit des palpitantes tribulations d'Hubert Flotaillon est disponible ici ;)

Sunday, 20 February 2011

Le Pourquoi de l'Univers

 "D'après une théorie, le jour où quelqu'un découvrira exactement à quoi sert l'Univers et pourquoi il est là, ledit Univers disparaîtra sur le champ pour se voir remplacé par quelque chose de considérablement plus bizarre et inexplicable.
Selon une autre théorie, la chose se serait en fait déjà produite..."
Douglas Adams, Le Dernier Restaurant Avant la Fin du Monde (H2G2 - 2) 

Certain de nos précieux collaborateurs auront sans doute déjà envisagé la possibilité que l'Univers soit une "simple" simulation informatique. Effectivement, étant (a priori) régit par des lois physiques déterminées, qui sont exprimées par des équations mathématiques, il pourrait être "aisément" approché par un programme.
La matière telle que nous la percevons ne serait alors en fait qu'une vue de l'esprit, une interprétation du flux de données qui nous arrive par le biais de la simulation. L'évolution aurait peut-être sélectionné cette façon de percevoir ces informations... ou le créateur de la simulation ? Ce passage de H2G2 prend un peu des deux : l'Univers s'auto-entretient selon l'évolution des entités qui le peuplent -a supposer qu'elles existent.

A ce stade se pose inévitablement la question de la finalité de cette simulation. Non, en fait, elle s'est toujours posée, mais précisons pour ce développement :
Tout d'abbord, on peut distinguer la possibilité que l'Univers soit naturel de celle que quelqu'un l'ait créé de toutes pièces. S'il est naturel, alors il n'a pas de finalité définie : il continue d'exister jusqu'au moment où il n'existera plus. En revanche, s'il ne l'est pas, il doit obéir à un besoin quelconque. Cela pourrait être une œuvre d'art ou un test industriel, ou bien d'autres choses encore. En ce qui nous concerne, nous penchons plutôt vers la simple curiosité. En clair, l'Univers serait une expérience scientifique.

Dans ce cas, se pose à présent la question de la durée de l'expérience : est-ce qu'elle a une durée déterminée, ou faut-il que l'Univers présente certains nouveaux éléments ou certaines caractéristiques précises ?
Avec cette dernière éventualité, on en revient à la grande question du sens de notre existence. Car la "matière" qui nous entoure suivant des sois précises et ayant donc un comportement complétement prévisible par son éventuel créateur, l'aboutissement de l'expérience dépendrait entièrement de nous, entités conscientes -si tant est que nous le sommes vraiment-, et plus précisément de notre évolution.
Ainsi, lorsque les habitants de l'Univers trouveront la "clé" du programme, celui-ci disparaitra-t-il comme une bulle de savon qui éclate? Ou alors reviendra-t-il à son point de départ ?


D'aucun peuvent d'ores et déjà remarquer que ces théories s'appuient sur le fait que le temps existe aussi pour la simulation. En effet, si le temps lui -et donc à son créateur- perceptible comme une vulgaire dimension spatiale, alors tout ça n'aurait pas de sens.
Nous ne pouvons donc que nous interroger une nouvelle fois sur la nature du temps, cette dimension si singulière.

En conclusion, on pourra envisager que la solution de l'énigme réside dans le mystère du Big Bang. S'il résulte effectivement de la création ou du "rembobinage" de l'Univers, alors son entière compréhension permettrait (peut-être) d'établir sa nature de programme, et donc consisterait éventuellement une "clé", voire la "clé".

La nouvelle théorie sur la question à la vie, l'univers et le reste

L'énoncé est le suivant :
"On sait que la réponse à la vie, l'univers et le reste est 42. Hors on ne connait pas la question. Le problème est donc de connaître cette question. La question à la vie, l'univers et le reste revient donc à : Quelle est la question amenant à la réponse à la vie, l'univers et le reste, 42? Et la réponse est 42. On obtient donc que la question à la vie, l'univers et le reste est égale à la réponse du même nom, id est 42."

La question est 42, et la réponse aussi est 42... hmhm

Comme je n'ai pas encore bien défini le cadre de cette théorie pour l'instant, je ne vais pas me pronnoncer sur sa justesse pour le moment ;)

On peut donc s'interroger :
- Dans le cas (peu probable) ou la réponse estimée à la question à la vie, l'univers et le reste, à savoir 42, serait lieu d'une erreur de calcul, la question changerait également... La question dépend donc de la réponse. Cette théorie ne s'appuie-t-elle pas un peu trop sur cette réponse présupposée, en lieu et place de la vie, l'univers et le reste?
- La vie, l'univers et le reste pourraient-ils être résumés à "42"?
- Dans ce cas, d'autres questions sont alors possibles, au vu du lien clair entre la réponse et la vie, l'univers et le reste : la question est à nouveau liée à son contexte.
- Le concept de "contexte" est-il toujours valable pour une question dans l'absolu?
- Pour conclure, cette théorie ne serait-elle pas une solution triviale au problème?

La grande Question sur la Vie, l'Univers et le Reste

Ne cherchez plus, la réponse est 42.

Comment ça, 42?
Selon Le Guide du voyageur galactique de Douglas Adams, des chercheurs d'une race hyper-intelligente et pan-dimensionnelle construisirent le deuxième plus grand ordinateur de tous les temps : Pensées Profondes (Deep Thought), pour calculer la réponse à la Grande Question sur la Vie, l'Univers et le Reste. Après sept millions et demi d'années à réfléchir à la question, Pensées Profondes fournit enfin la réponse "42" :
« Quarante-deux ! cria Loonquawl. Et c'est tout ce que t'as à nous montrer au bout de sept millions et demi d'années de boulot ?
— J'ai vérifié très soigneusement, dit l'ordinateur, et c'est incontestablement la réponse exacte. Je crois que le problème, pour être tout à fait franc avec vous, est que vous n'avez jamais vraiment bien saisi la question. »

Friday, 18 February 2011

Hubert Flotaillion : Le début d'un parcours initiatique hors du commun

"Hé oui, le voilà enfin ! Celui que vous attendez tous, celui qui tient l'avenir de... eh bien, son propre avenir -et encore, c'est déjà pas mal !- entre ses mains, le petit, mais néanmoins talentueux...!"
(roulements de tambours)
"Le brillant, le fameux, l'unique !... Mécuyer de toute la fédération ! J'ai nommé le remarquable... Hubert Flotaillion !!!"

Un tonnerre d'applaudissement secoua les gradins du Colisée, ébranlant jusqu'à ses fondations toute la colonie martienne de Purtz, se répercutant en échos grondants sur les flancs du grandiose mont Olympus.

Hubert Flotaillion entra sur la piste du Colisée en marchant la tête baissée, regardant précautionneusement où il mettait les pieds. Oh, ce n'était pas qu'il avait peur de trébucher sur quelque-chose ! Le travail du personnel d'entretien lui donnait entière satisfaction. C'est juste qu'il était un peu timide. Or des milliers de personnes étaient actuellement en train de le regarder parcourir la piste du grand Colisée, ce qui avait de quoi rendre nerveux n'importe qui d'un peu timide.
Arrivé devant l'estrade de la princesse Tristonia, il releva bravement la tête pour affronter la cohorte de journalistes qui n'avait pas manqué de s'y positionner. Des flashs l'aveuglèrent instantanément. Soudain, alors qu'il recouvrait la vue, Tristonia, vingt-septième du nom, princesse régente des colonies unifiées du bassin olympien, fut devant lui. Comme il n'était pas très grand, elle le dominait de toute sa taille (un mètre soixante-dix contre un mètre dix) -il faut dire aussi qu'elle était juchée sur son estrade. La princesse s'agenouilla et lui tendit la main en souriant. Elle était ravissante avec ses longs cheveux blonds éclatants tombant en cascade autour de son visage d'ange aux yeux cuivrés. Sur la pointe des pieds, les yeux humides d'émotion, ce fut un mécuyer rouge pivoine qui lui tint délicatement la main, sous un feu nourri d'applaudissements et de flashs photographiques.
Il y eut ensuite beaucoup d'émouvants discours de respectables inconnus, puis ce fut le moment du grand départ. Après un signe de la main à la foule et un regard ému lancé à la princesse, Hubert Flotaillion grimpa dans son vaisseau, verrouilla toutes les écoutilles et se prépara au décollage.

La raison pour laquelle le départ d'Hubert Flotaillion fut tant célébré par le petit peuple était son métier. Effectivement, il s'était (après être passé par toutes les procédures administratives appropriées) déclaré "mécuyer". Son nouveau concept de mécuyer était limpide : à la manière des écuyers des temps précoloniaux, il allait bichonner une entité supérieure dans le but de s'élever à son niveau. Briante idée, n'est-il pas ? De plus, c'était un apprentissage qu'il pourrait, une fois adoubé, reproduire avec d'autres membres de la communauté, et ainsi faire progresser sa chère patrie au niveau de "nation supérieure" -sans qu'il n'y ait aucune connotation antisémite dans son action, entendons-nous bien.
Dans tout le cosmos, la seule race reconnue officiellement (et officieusement aussi d'ailleurs) comme supérieure était celle des mécadruides. Les mécadruides possédaient autrefois un corps organique, mais après avoir élevé leur conscience au niveau Supérieur, ils décidèrent d'adopter des corps entièrement mécanisées. La source de leur énergie devint la magie. Du moins les humains l'appellent ils ainsi, car le terme original, "xströnrchk", est intraduisible.
Hubert Flotaillion a donc décidé de devenir mécuyer auprès d'un noble mécadruide pour étudier, à la manière d'un apprenti mécanicien attentionné, les choses de la vie. Son objectif est de saisir le déclic qui lui permettrait d'élever sa nation et sa race à l'ordre du Supérieur.

C'est ainsi que, encouragé unanimement par ses concitoyens, Hubert Flotaillion pris son envol pour l'espace intersidéral, et pour son incroyable destin.

Echoes of Earth - Une théorie intéressante sur l'Univers quantique

Titre français : Les Envoyés, tome 1 des Orphelins De La Terre (en vo : Echoes Of Earth) de Sean Williams et Shane Dix.

"Williams et Dix perpétuent majestueusement une tradition essentielle de la SF."
Analog
...quelle tradition essentielle?

Bref. Allons directement au point intéressant :
(p.21)
"Les cyanobactéries d'Adrastée n'avaient pas évolué vers quoi que ce soit de bien sophistiqué. Rien pourtant ne semblait s'y opposer : les conditions locales n'étaient pas fondamentalement différentes de celles de la Terrre, de Mars ou d'Europe. Si les formes de vie adrastéennes ne s'étaient pas davantage développées, aurait soutenu [Peter Alander], c'était parce que la probabilité d'un tel événement était tellement faible que cela ne devait pas se produire plus d'une fois sur toute la durée de l'Univers. A vrai dire, la vie n'aurait jamais du évoluer du tout, même au niveau de simples bactéries.
Le fait qu'elle se soit développée tendait à suggérer le contraire, sauf si l'on considérait l'Univers balbutiant comme un gigantesque ordinateur quantique gérant un nombre quasi infini d'univers parallèles traitant des "calculs" incompréhensibles dès l'instant de la création - fusion d'éléments, création de nouveaux composés, et fusion à leur tour - jusqu'à ce qu'émerge quelque chose de susceptible d'être qualifié de "vivant". Cette vie unicellulaire n'était pas consciente, mais elle apparaissait et s'épanouissait partout, sur de nombreuses planètes, évoluant et se multipliant dans ce fascinant espace qu'est l'Univers non observé, encore libre de tout effondrement, lequel se produisait dès l'instant où la vie accédait à la conscience, dans l'une de ces réalités possibles.
L'Univers, désormais observé, ne pouvait plus soutenir les conditions nécessaires au traitement parallèle de l'éveil de différentes bactéries à la conscience. Dès qu'un être vivant voyait ce qui l'entourait, il privait  tous les autres formes de vie de leurs chances de prendre leur essor. L'évolution rapide prenait immédiatement fin. Elle se retrouvait alors confinée, tout comme l'ensemble de l'Univers, à une seule voie de développement. Malgré le nombre quasi infini d'étoiles dans l'espace, la probabilité que d'autres formes de vie conscientes émèrgent des organismes primitifs qui y voyaient le jour approchait désormais de zéro. Il y avait trop peu de chances que cela se reproduise dans le même Univers.
(...)
Les humains étaient les observateurs actuels de l'Univers et ils ne trouveraient nulle part d'autre forme de vie intelligente, seulement de nombreux types différents de bactéries sans avenir. Il n'y aurait rien de plus, en fait, tant que l'humanité survivrait, empêchant par là même l'Univers de reprendre ses calculs quantiques."