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Saturday, 26 November 2011

Hubert Flotaillon - Episode 1.1 - Motisma


"(...) La Société Mécadruidienne accorde un statut tout particulier aux interactions élémentaires survenant entre ses membres. [...] En premier lieu, "Dsfröwx" est le fait de rechercher un tiers sur sa propre initiative. Ce point revêt une importance toute particulière pour les Mécadruides car mentionné dans l'ultime version de la Liste dite "Noire", la même qui dénonça en -8'362'441 de notre ère [...] les comportements sociétaires dits d'"amoindrissement". [...] En conséquence de quoi il est énoncé dans le Credo : "tout Être ne pourra être en capacité de trouver l'Être qu'il tend à solliciter ; qu'on se le dise ainsi, car il en est désormais de l'ordre de la Société : Celui que tu cherche tu ne trouvera point, et de Celui dont tu ne t'ennuies de l'existence tu viendras à la rencontre". (...)"
extrait de Le Credo à l'usage de tous, interprétation de Mourbouff, dit Le Louf

Le papier d'emballage du sandwich se désintégra dans un jaillissement d'étincelles. Hubert se renfonça dans son fauteuil en sifflotant. Deux rebonds sur le désintégrateur de bord, ça n'arrivait pas si souvent. Loin devant le nez du Mouette-Mouette, un point rose brillant venait d'apparaître. Sans cesser de siffloter, il augmenta le son de la stéréo (Left Hand Suzuki Method, un vieux truc bien sympathique) et observa la géante gazeuse Motisma grandir dans son pare-brise. La musique lancinante ne rendait le spectacle que plus féérique. Un paysage de tourbillons entremêles d'un mauve lumineux ne tarda pas à emplir tout l'espace du pare-brise. Aux endroits ou les perturbations étaient les plus violentes, des nœuds semblaient se former entre les courants. Ces taches de couleur plus vive étaient parcourues par intermitence par la lumière rosée de violents éclairs. Fasciné, notre astronaute en herbe ne pouvait détacher son regard de ce titanesque ballet.
Des vibrations ébranlèrent l'habitacle tandis que le pilote automatique corrigeait la trajectoire d'approche, s'orientant vers le satellite artificiel de l'ambassade Mécadruidienne.

Pour rappel : le prologue du récit des palpitantes tribulations d'Hubert Flotaillon est disponible ici ;)

Friday, 18 February 2011

Hubert Flotaillion : Le début d'un parcours initiatique hors du commun

"Hé oui, le voilà enfin ! Celui que vous attendez tous, celui qui tient l'avenir de... eh bien, son propre avenir -et encore, c'est déjà pas mal !- entre ses mains, le petit, mais néanmoins talentueux...!"
(roulements de tambours)
"Le brillant, le fameux, l'unique !... Mécuyer de toute la fédération ! J'ai nommé le remarquable... Hubert Flotaillion !!!"

Un tonnerre d'applaudissement secoua les gradins du Colisée, ébranlant jusqu'à ses fondations toute la colonie martienne de Purtz, se répercutant en échos grondants sur les flancs du grandiose mont Olympus.

Hubert Flotaillion entra sur la piste du Colisée en marchant la tête baissée, regardant précautionneusement où il mettait les pieds. Oh, ce n'était pas qu'il avait peur de trébucher sur quelque-chose ! Le travail du personnel d'entretien lui donnait entière satisfaction. C'est juste qu'il était un peu timide. Or des milliers de personnes étaient actuellement en train de le regarder parcourir la piste du grand Colisée, ce qui avait de quoi rendre nerveux n'importe qui d'un peu timide.
Arrivé devant l'estrade de la princesse Tristonia, il releva bravement la tête pour affronter la cohorte de journalistes qui n'avait pas manqué de s'y positionner. Des flashs l'aveuglèrent instantanément. Soudain, alors qu'il recouvrait la vue, Tristonia, vingt-septième du nom, princesse régente des colonies unifiées du bassin olympien, fut devant lui. Comme il n'était pas très grand, elle le dominait de toute sa taille (un mètre soixante-dix contre un mètre dix) -il faut dire aussi qu'elle était juchée sur son estrade. La princesse s'agenouilla et lui tendit la main en souriant. Elle était ravissante avec ses longs cheveux blonds éclatants tombant en cascade autour de son visage d'ange aux yeux cuivrés. Sur la pointe des pieds, les yeux humides d'émotion, ce fut un mécuyer rouge pivoine qui lui tint délicatement la main, sous un feu nourri d'applaudissements et de flashs photographiques.
Il y eut ensuite beaucoup d'émouvants discours de respectables inconnus, puis ce fut le moment du grand départ. Après un signe de la main à la foule et un regard ému lancé à la princesse, Hubert Flotaillion grimpa dans son vaisseau, verrouilla toutes les écoutilles et se prépara au décollage.

La raison pour laquelle le départ d'Hubert Flotaillion fut tant célébré par le petit peuple était son métier. Effectivement, il s'était (après être passé par toutes les procédures administratives appropriées) déclaré "mécuyer". Son nouveau concept de mécuyer était limpide : à la manière des écuyers des temps précoloniaux, il allait bichonner une entité supérieure dans le but de s'élever à son niveau. Briante idée, n'est-il pas ? De plus, c'était un apprentissage qu'il pourrait, une fois adoubé, reproduire avec d'autres membres de la communauté, et ainsi faire progresser sa chère patrie au niveau de "nation supérieure" -sans qu'il n'y ait aucune connotation antisémite dans son action, entendons-nous bien.
Dans tout le cosmos, la seule race reconnue officiellement (et officieusement aussi d'ailleurs) comme supérieure était celle des mécadruides. Les mécadruides possédaient autrefois un corps organique, mais après avoir élevé leur conscience au niveau Supérieur, ils décidèrent d'adopter des corps entièrement mécanisées. La source de leur énergie devint la magie. Du moins les humains l'appellent ils ainsi, car le terme original, "xströnrchk", est intraduisible.
Hubert Flotaillion a donc décidé de devenir mécuyer auprès d'un noble mécadruide pour étudier, à la manière d'un apprenti mécanicien attentionné, les choses de la vie. Son objectif est de saisir le déclic qui lui permettrait d'élever sa nation et sa race à l'ordre du Supérieur.

C'est ainsi que, encouragé unanimement par ses concitoyens, Hubert Flotaillion pris son envol pour l'espace intersidéral, et pour son incroyable destin.