(4/12/15 - freestyle exercise)
Eslin se redresse. Les larges pans rouge, beige et chocolat de son manteau luxueux glissent et claquent dans le vent. Entre ses mèches bouclées agitées comme d'une aura propre, son regard était plus perçant que jamais. Comme d'habitude, elle détourne les yeux presque aussitôt, mais suffisamment lentement pour que je me sente tout de même troublé. Par sagesse ou par idiotie, j'opte pour le silence. Le croassement aigu affreux des grosses mouettes grises vint le combler piètrement. On n'entendait plus rien du coté du Roc mais le bon aubergiste donnait de la lyre dans son arrière cuisine. J'inspirai et retint de justesse un soupir.
Elle reporte son attention sur moi sans vraiment parvenir à fixer son regard. Regard gris égaré sur ciel bleu si froid. Les derniers rayons du soleil seuls paraient sa coiffure défaite de fils d'un beige étincelant.
"En vérité mon père, je pense que l'intelligence n'est pas en option. Elle est plus nécessaire que l'eau pour la fleur."
(prompt:
"La foi est toujours, selon le mot du père Cardonnel une protestation, une insurrection.
Je ne veux pas, disait JC, Eslin, me laisser entrainer ni en moi, ni à propos des autres, par les forces nocturnes qui découragent de tenter tout autre pas... Je crois que nous avons tous besoin d'être aimés pour croître et grandir ; que l'amitié et l'intelligence nous sont plus nécessaires que l'eau pour la fleur et le pain pour l'enfant.")
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Monday, 28 December 2015
Tuesday, 30 June 2015
June 29th - English excerpt
R - How did you get this job ?
C - What job ?
- The archeology vamp.
- It's not a job. It's just something I do. (as she remain silent:) They said as I'm here, I could make myself useful. And I saw no reason to say no.
- ...well I think you're the first and only free man I've ever met.
- I don't think I'm so special.
- You don't know humans, Colvert. You don't know what you're talking about --she added, laughing. You know what, I'd never thought I'd say this one day, but that's kinda cute.
And he never thought it was possible, but her smile then warmed his heart more than anything he'd known before. That was before she added:
- Hey, you're still a dick, don't get so high about yourself.
- I'm not getting high about myself.
- ...and stop answering like a fucking automated voicemail.
- ...right.
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Sunday, 3 November 2013
Co-écriture : "Aymie et l'Ogre" - Le début de la suite
AYMIE ET L’OGRE
UNE NOUVELLE DE PAULINA STRANGE ET THE ROB
AVEC : AYMIE CHARKSTONE ET MORPEUG L’OGRE
DANS LEURS PROPRES RÔLES
- Partie ii -
Le garçon se pétrifia, puis leva lentement les yeux, la bouche grande ouverte.
« Euuuh… bégaya-t-il. V… vous êtes le… propriétaire du véhicule ? »
« Et pis ? »
Il y avait quelque chose de terriblement menaçant dans ces deux mots, prononcés sur un ton caverneux.
Aymie était pétrifié. L'individu le toisait de toute sa hauteur (au mois deux fois sa taille).
« T'as un problème, minus ? »
Le garçon détacha son regard d'une boucle de ceinture prête à craquer sous le poids de son ventre proéminent pour lever les yeux vers le visage de l'individu.
Sur celui-ci s'étalait une large bouche féroce, dont le rictus dévoilait deux rangées de dents acérées autant que jaunies. Deux points noirs d'encre le dévisageaient alors qu'un souffle puissant sortait de son nez porcin. L'ogre (car c’en était visiblement un) dégageait une odeur nauséabonde, à moins qu'il ne s'agisse simplement de l'odeur habituelle des bas-fonds de Kartacsie. Il tenait dans une immense main droite une chope de bière qu'il vida d'une gorgée avant de toiser à nouveau Aymie.
« Euh... votre carriole est en infraction... Votre procès verbal s'élève à un million de piensetans et euh... — Aymie fit mine de vérifier ce qu'il avait inscrit sur son carnet — emprisonnement à perpétuité. Vous souhaitez régler en espèces ou en quatre fois avec 15% de frais ? » ajouta-t-il d'une petite voix étranglée.
L'ogre jeta sa choppe par dessus son épaule et abattit sa main sur l'épaule du garçon. On entendit un bruit de verre brisé lorsque la chope alla s'encastrer dans l'unique fenêtre de la taverne dont il venait de sortir et d'où s'éleva une flopée de jurons et de « Ouah l'autre !* » outrés. Aymie se raidit et ferma les yeux, persuadé que sa dernière heure était venue.
Quelques secondes passèrent.
Trouvant la fin longue à arriver, Aymie se risqua à entrouvrir prudemment les paupières, pour découvrir de grosses larmes rouler sur les joues verdâtres de l'ogre. Bientôt, il éclata carrément en sanglots, sous les yeux éberlués du garçon.
L'ogre paraissait soudain inconsolable, si bien qu'il sembla de mise de lui demander ce qui l'accablait tant.
« Ah mon p'tit gars, les temps sont rudes ! Ah, ça oui ils sont rudes... Son propos se perdit en un grommellement indistinct.
– Je dois prendre ça pour un règlement en quatre fois ? Tenta Aymie.
– T'as pas bien compris, mon p'tit gars. Enfin, t'as l'air d'un type bien, toi ! Viens là, je vais te raconter mon histoire... »
Et sans attendre de réponse, il souleva Aymie de terre et l'embarqua à l'avant de sa carriole qu'il remit en route d'un grand coup de rênes. Aymie voulu protester d'un « Ouah l'autre ! », mais le bringuebalement de la carriole lui souleva le cœur.
« Ecoute, j'vais pas pouvoir payer. Y fut un temps, p't'êt', mais on m'a escroqué ! Maint'nant c'est la ruine... — Soupir — Tu t'rends compte ? S'exclama-t-il en donnant un grand coup de rêne, provoquant une secousse encore plus brusque que les autres, risquant de faire valser Aymie par dessus bord et d'embarquer un réverbère au passage.
« J'voulais me ranger. Pis y'a ce type qu'a proposé un business de cactus... Rigole pas, vu comme on se les arrachait à prix d'or la saison dernière quand c'était particulièrement à la mode, ça semblait un bon plan. Une affaire qui marche, et tranquille qu'y disait ! Tu parles ! Ca pousse pas ces cochonneries ! Ma femme m'avait bien dit que le sable d'ici, c'était pas Desertika... Avant, ma femme, elle tenait un bordel. C'tait une femme d'affaire respectable, tu vois ! »
L'ogre étouffa un sanglot.
« C'est fini les p'tites tenues ! Y m'reste plus qu'ces maudits cactus qui poussent pas... Moi j'te l'dis, du temps du Chevalier de l'Apocalypse, ça s'rait jamais arrivé... Jamais ! »
Aymie sursauta en entendant prononcer son ancien patronyme de chef de gang. Il regarda l'ogre plus attentivement et, malgré sa barbe crasseuse, reconnu un de ses anciens associés
« C'est moi... Le Chevalier de l'Apocalypse... Repris Aymie pour combler le silence qui s'ensuivit.– La vache ! s'écria l'ogre, sous le choc. Je t'avais pas reconnu sans le manteau clouté ! Pis c'est quoi cette tignasse ridicule ? »
« Morpeug ? »
L'ogre arrêta violemment la carriole, emportant cette fois pour de bon un réverbère dans la manœuvre Il regarda son passager comme s'il le voyait pour la première fois.« C'est moi... Le Chevalier de l'Apocalypse... Repris Aymie pour combler le silence qui s'ensuivit.– La vache ! s'écria l'ogre, sous le choc. Je t'avais pas reconnu sans le manteau clouté ! Pis c'est quoi cette tignasse ridicule ? »
(à suivre)
* [NdT : « Ouah l'autre », expression favorite des ivrognes et des mendiants de Kartacsie, le plus souvent utilisée pour exprimer son mécontentement]
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