Titre français : Les Envoyés, tome 1 des Orphelins De La Terre (en vo : Echoes Of Earth) de Sean Williams et Shane Dix.
"Williams et Dix perpétuent majestueusement une tradition essentielle de la SF."
Analog
...quelle tradition essentielle?
Bref. Allons directement au point intéressant :
(p.21)
"Les cyanobactéries d'Adrastée n'avaient pas évolué vers quoi que ce soit de bien sophistiqué. Rien pourtant ne semblait s'y opposer : les conditions locales n'étaient pas fondamentalement différentes de celles de la Terrre, de Mars ou d'Europe. Si les formes de vie adrastéennes ne s'étaient pas davantage développées, aurait soutenu [Peter Alander], c'était parce que la probabilité d'un tel événement était tellement faible que cela ne devait pas se produire plus d'une fois sur toute la durée de l'Univers. A vrai dire, la vie n'aurait jamais du évoluer du tout, même au niveau de simples bactéries.
Le fait qu'elle se soit développée tendait à suggérer le contraire, sauf si l'on considérait l'Univers balbutiant comme un gigantesque ordinateur quantique gérant un nombre quasi infini d'univers parallèles traitant des "calculs" incompréhensibles dès l'instant de la création - fusion d'éléments, création de nouveaux composés, et fusion à leur tour - jusqu'à ce qu'émerge quelque chose de susceptible d'être qualifié de "vivant". Cette vie unicellulaire n'était pas consciente, mais elle apparaissait et s'épanouissait partout, sur de nombreuses planètes, évoluant et se multipliant dans ce fascinant espace qu'est l'Univers non observé, encore libre de tout effondrement, lequel se produisait dès l'instant où la vie accédait à la conscience, dans l'une de ces réalités possibles.
L'Univers, désormais observé, ne pouvait plus soutenir les conditions nécessaires au traitement parallèle de l'éveil de différentes bactéries à la conscience. Dès qu'un être vivant voyait ce qui l'entourait, il privait tous les autres formes de vie de leurs chances de prendre leur essor. L'évolution rapide prenait immédiatement fin. Elle se retrouvait alors confinée, tout comme l'ensemble de l'Univers, à une seule voie de développement. Malgré le nombre quasi infini d'étoiles dans l'espace, la probabilité que d'autres formes de vie conscientes émèrgent des organismes primitifs qui y voyaient le jour approchait désormais de zéro. Il y avait trop peu de chances que cela se reproduise dans le même Univers.
(...)
Les humains étaient les observateurs actuels de l'Univers et ils ne trouveraient nulle part d'autre forme de vie intelligente, seulement de nombreux types différents de bactéries sans avenir. Il n'y aurait rien de plus, en fait, tant que l'humanité survivrait, empêchant par là même l'Univers de reprendre ses calculs quantiques."